• Lotonela

     

    René Aubry / Le Vent  

     

     

     

    Ô mon beau chat frileux, quand l'automne morose
    Faisait glapir plus fort les mômes dans les cours,
    Combien passâmes-nous de ces spleeniques jours
    À rêver face à face en ma chambre bien close.

    Lissant ton poil soyeux de ta langue âpre et rose
    Trop grave pour les jeux d'autrefois et les tours,
    Lentement tu venais de ton pas de velours
    Devant moi t'allonger en quelque noble pose.
     

    Et je songeais, perdu dans tes prunelles d'or
    - Il ne soupçonne rien, non, du globe stupide
    Qui l'emporte avec moi tout au travers du Vide,
     

    Rien des Astres lointains, des Dieux ni de la Mort ?
    Pourtant !... quels yeux profonds !... parfois... il m'intimide
    Saurait-il donc le mot ? - Non, c'est le Sphinx encor.
     

    Jules Laforgue,
    extrait de : Le Sanglot de la Terre.
     

     

     

     

    VALOU

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  • Commentaires

    1
    Marie.claude
    Dimanche 6 Novembre 2016 à 15:58

    Ces vers de Jules Laforgue sont très beaux, j'adore les deux tableaux de ce merveilleux chat.

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