• Que c'est triste Venise

    ILLUSTRATION  DE BERNARD VERCRUYCE

     

    Le chat qui a sauvé Venise…

    Venise est une ville totalement artificielle, construite sur des piliers de bois, qui a été protégée vu son caractère insulaire de pas mal d’épidémies et de pas mal d’ennemis.

    Mais quand on s’isole, il faut avoir des réserves de nourriture et une activité commerçante florissante qui vous permette d’acheter sur le continent des produits qui ne poussent pas chez soi.

    C’est sur ces aspects, les stocks et le commerce d’abord, puis le désastre, que le chat a sauvé Venise.

     

     

    Les stocks de grain, de fromage, de viande séchée, qui servaient à nourrir la population est à avitailler les caves des bateaux qui partaient au commerce étaient donc très en danger.

    Car, il y a une espèce qui nage magnifiquement quand il s’agit de trouver de la nourriture, c‘est le rat…

    Et les chats ont fait leur boulot en chassant les rongeurs et en protégeant les stocks de nourriture.

    Mieux… La richesse, insensée d’ailleurs, de Venise, c’est son commerce, ses bateaux, ses comptoirs en méditerranée. Et sur les bateaux, il fallait protéger la nourriture des marins, mais aussi les soieries, qui venaient d’orient, et qui vont faire la fortune des commerçants vénitiens (entre autres, les épices aussi mais ça les rats étaient moins preneurs…).

    Il est même obligatoire, au plus fort du treizième siècle, l’âge d’or du commerce vénitien, d’avoir des chats à bord des navires pour protéger les marchandises et les marins des dégâts potentiels des rats. Comme, c’est le secret de la réussite de Venise, les marins, et même les galériens étaient intéressés au chiffre d’affaire de l’expédition, les chats protégeant la nourriture des marins devenaient aussi un peu leur dieu…
    On comprend qu’aujourd’hui encore, à Venise, le chat soit vénéré… 

     

     

    Mais un jour, c’est le rat noir qui est arrivé par un des bateaux, celui de la peste bubonique. Les chats n’étaient pas de taille à lutter contre l’invasion… Et Venise, comme le reste de l’Europe, a perdu la moitié de sa population. C’est alors que le chat fit un deuxième miracle pour la ville. Les bateaux rapportaient aussi des chats d’orient, des persans de luxe pour les dames chics qui en raffolaient, et aussi des « syriens », d’une force gigantesque, assez costauds pour s’attaquer aux fameux rats noirs. Ce sont ces colosses qui ont dégagé la ville.

    On trouve toujours ces chats à Venise, appelés les « Surian », mot de patois local qui signifie « syrien »…

    Ceux qui ont sauvé la ville une deuxième fois. Des chats dieux en somme. C’est pourquoi sur les bords des canaux, sur les places et sur chaque « fondaco », cet entrepôt qui est le symbole du commerce vénitien, tout vénitien rencontré vous parlera des chats avec respect. A tel point qu’aujourd’hui, la ville veut en diminuer le nombre, ils sont vraiment devenus trop nombreux, mais la population les protège. La légende a la vie dure !

     

     

    Cela dit, ce n’est plus le rat, ce n’est plus la peste qui menace Venise…

    Les pilotis en bois ont résisté pendant des siècles mais les mouvements brutaux des vagues de sillages de bateaux à moteur les ont sérieusement secoués. Mais au moins les vagues avaient-elles l’avantage d’oxygéner les eaux de la lagune.

    Problème plus grave, les eaux acides provenant du port industriel de Marghera en face de la ville rongent les pilotis…

    Qui plus est, la ville s’envase, à marée basse, il y a des centaines de canaux qui deviennent impraticables et dont l’eau quasi stagnante n’est plus oxygénée par les coups de rame des gondoliers. Le charme disparaît, remplacé par l’odeur…

     

    Source : Micetto

    V A L O U

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