Extraits du livre :

 

" Il parlait à la chatte qui, l’œil vide et doré, atteint par l’odeur démesurée des héliotropes,

entrouvrait la bouche, et manifestait la nauséeuse extase du fauve soumis aux parfums outranciers...

Elle goûta une herbe pour se remettre, écouta les voix,

se frotta le museau aux dures brindilles des troènes taillés.

Mais elle ne se livra à aucune exubérance, nulle gaité irresponsable,

et elle marche noblement sous le petit nimbe d’argent

qui l’enserrait de toutes parts."

 

" Déjà elle embaumait la menthe, le géranium et le buis.

Il la tenait confiante et périssable, promise à dix ans de vie peut-être,

et il souffrait en pensant à la brièveté d'un si grand Amour.

Après toi je serai sans doute à qui voudra...

À une autre femme, à des femmes.

Mais jamais à un autre chat."

 

Une Maison, un écrivain : Colette, la maison de l'enfance

 

L’auteure disait de sa maison d’enfance :

« Elle a gardé pour moi tous ses charmes :

elle est vieille, elle rassemble autour d’elle une petite cité de 1 300, 1 500 habitants, un jardin négligé.

Elle m’a vue naître, elle m’a vue grandir.

Ma chambre d’enfant n’y a connu aucun luxe, même pas un confort élémentaire,

mais je ne peux pas oublier que j’y ai élevé des chauves-souris, des chats, des chiens, des écureuils… »

Colette a donc toujours connu la maisonde Saint-Sauveur-en-Puisaye,

à l’allure à la fois austère et banale

Elle y a vécu avec sa mère jusqu’à ses 17 ans, avant de partir pour Paris et d’épouser Willy.

Cette demeure, c’est son nid douillet, son refuge, son paradis perdu.

Là où, dans le jardin, elle a observé, selon les vœux et l’enseignement de sa mère, la nature.

Là où, dans la bibliothèque familiale,elle a lu avant ses 7 ans l’œuvre entière de Balzac.

Là où elle a imaginé vivre libre…

Observer, comprendre ce qui vit et ce qui meurt est, selon Macha Méril

— qui a joué le rôle de Colette pour la télévision 

ce qui a rendu cette femme solide pour toute sa vie.

Les souvenirs de cette maison, des animaux et des fleurs de ce jardin coulent dans ses veines,

et son personnage de Claudine sera l’expression de la sensualité d’une enfant élevée à la campagne.

La romancière se plaît à épingler les habitants de Saint-Sauveur en les mettant en scène sous des traits incisifs,

et l’école de son village natal sera le décor du célèbre Claudine à l’école.

C’est encore cette maison qui fera le lien entre les différents épisodes de la vie de ­l’auteure.

On l’a dite scandaleuse ; en réalité, elle était libre.

Colette aimait les chats, les chiens, les arbres, mais aussi les hommes et les femmes.

Ce sont ses gourmandises,

ses expériences et son sens de l’observation qui ont nourri son style et son œuvre.

 

Agnès Juglar

http://www.aprimegroup.com/categories/1/shows/25

"A fréquenter les chats , on ne risque que de s'enrichir. "
Sidonie-Gabrielle Colette

"Il n'y a pas de chat ordinaire. "
Colette

" Le temps passé avec un chat n'est jamais perdu. "
Sidonie-Gabrielle Colette